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Description
Il suffit de taper les mots « définition méditation » sur n’importe quel moteur de recherche pour se faire une idée en quelques minutes du nombre impressionnant de sites apparemment spécialisés. On comprend vite qu’il s’agit d’une discipline mentale, d’un exercice que l’on pratique en soi-même et que les modalités de cette pratique varient selon les écoles.
Nous donnerons donc ici notre point de vue que nous associons délibérément à la notion d’aventure mais aussi de science.
Tout le monde s’accorde à rapprocher une aventure avec une activité d’exploration, de découverte, de dépassement de limite ou de soi, avec souvent une dose d’imprévu et de prise de risque. La méditation est une plongée dans l’inconnu, une incursion dans nos territoires intérieurs « inexpérimentés ».
La démarche scientifique encadre cette entreprise, afin de la conformer à des exigences d’objectivité, de méthode et de précision.
Si nous nous dépouillons de tous nos artifices et acceptons la plongée vertigineuse en nous-même, sans but ni intention de profit, sans calcul, sans vouloir être plus ou moins que ce que nous sommes en vérité, sans vouloir « être mieux », meilleur, sage, calme, etc. alors nous pouvons réunir les conditions pour que de cette aventure découle quelque chose de tout à fait exotique, d’inusité, une connaissance intime qui ne peut s’élaborer que loin des rivages sécuritaires de la certitude intellectuelle et du bien-être émotionnel.
Le bien-être est un bénéfice pour notre santé émotionnelle et sa recherche à travers des exercices de relaxation est tout à fait légitime.
Elle fait recette dans ce monde agité à haute intensité réactive, où le simple fait de débrancher son téléphone est devenu un acte de rébellion et la quête du bien-être immédiat une nécessité.
Un bon massage, une séance de relaxation, un entrainement à la salle de gym, un stage de yoga et hop, nous sortons comblés et remplis d’un délicieux bien-être.
Nombreuses disciplines demandent évidemment un investissement personnel, un effort régulier et constant pour avancer dans son apprentissage et pouvoir en récolter les meilleurs fruits. Ce qui est déroutant dans l’approche méditative c’est qu’il n’y a aucune récolte, aucun fruit à cueillir ou à déguster et la recherche désespérée du bien-être n’y a pas sa place.
Le fruit est insaisissable et si par une grâce quelconque il vient à nous c’est au moment où nous avons perdu réellement tout espoir d’arriver à un quelconque résultat.
Dans ce moment où nous nous envisageons comme notre propre sujet d’étude, nous devons être à la fois, comme l’a si bien exprimé Jiddhu Krishnamurti « notre propre maître et notre propre disciple ».
Nous sommes « disciple » car nous sommes enseignés par un « maître » qui n’est autre que nous-même.
En ce sens, la méditation ne saurait être de notre point de vue, dirigée ou accompagnée. L’exploration de soi est très réaliste, il n’y a aucun trophée ni lot de consolation, tout y est cru !
Tout d’abord, nous devons trouver la posture (Asana) qui convient. Il faut apprendre à se relaxer, à détendre son corps, à libérer tous nos muscles des tensions que lui impriment notre vie trépidante. La posture doit être confortable.
Il y en a qui aiment la position du lotus, d’autre du semi-lotus. La position du Seiza (Zen) est assez difficile sur la durée, mais pourquoi pas si on y est habitués.
Pour ceux qui n’apprécient que moyennement les positions orientales, la simple position en tailleur est tout à fait possible, confortablement assis sur un coussin. Une autre possibilité est tout simplement de s’allonger ! Les pieds joints, les mains le long du corps ou croisées sur le cœur et le plexus solaire.
L’important est d’avoir la colonne vertébrale droite et de fermer les yeux. Se couper complétement du monde extérieur est préférable que de garder les yeux mi-clos.
Ensuite il faut prêter attention à notre respiration (Pranayama). Il s’agit de se rendre conscient de chaque flux et du reflux de notre respiration.
Il faut apprendre à respirer profondément avec le ventre, calmement, toujours avec le nez. Jusqu’au moment où vous saisissez que ce n’est plus vous qui respirez mais que la respiration se produit d’elle-même.
Avec l’expérience, nous pouvons arriver à une identification complète avec notre respiration.
La respiration est par elle-même un exercice de concentration merveilleux.
Une troisième étape est souvent mise de côté par les pratiquants. Ils foncent bille en tête sur un support de concentration et négligent une étape fondamentale (Pratyara).
L’heure est donc venue de tourner notre regard à l’intérieur de soi et d’observer ce qui se passe.
Cela signifie clairement qu’il nous faut apprendre à produire une observation intérieure. Dans les faits cela signifie que nous nous divisons nous-même en deux, en un observateur et un observé.
Nous ne pouvons faire l’économie de cette division très particulière. « Quelque chose » en nous doit se dégager de tous les processus mentaux afin d’activer le sens merveilleux de l’auto-observation et d’observer de manière neutre, ce qui se passe !
Et qu’observons-nous quasi immédiatement lorsque nous voulons nous concentrer ? Que notre attention ne peut être pleine, qu’elle est fragmentée et non soutenue. Notre mental projette de façon incessante des vagues de pensées impossibles à contenir et qui nous déconcentrent à un moment ou à un autre.
C’est précisément le propos de « Pratyara » d’être à l’écoute de cette impossibilité de nous concentrer durablement. Observez bien l’activité de votre mental quand vous voulez fixer votre attention sur un seul point. Il y a immédiatement une lutte qui intervient entre l’attention (la partie attentive) et la distraction (la partie inattentive). Même si nous n’y prêtons pas attention, la partie attentive lutte comme une bourrique contre la partie qui ne l’est pas (et réciproquement), qui est distraite et qui projette un nombre incalculable de pensées contraires.
Ce n’est pas en combattant contre tous ces assaillants du mental que nous pourrons faire jaillir le calme intérieur. Là où il y a conflit il ne peut avoir de quiétude, ni de silence. Tout en nous proposant de nous concentrer, nous devons observer ce phénomène de « résistance » du mental.
Plus nous l’observons, sans jugement, sans accepter, ni rejeter, sans chercher à mettre de l’ordre, plus nous comprenons comment cette lutte se produit, se maintient et comment nous y soustraire.
De la compréhension des mécanismes subtils de cette bataille naît une stabilité méditative qui nous permet d’atteindre l’étape suivante.
Dharana (concentration) : « La concentration ne peut s’acquérir que lorsqu’on est libre de toute distraction » a déclaré Swami Sivananda.
La concentration surgit spontanément lorsque nous avons compris profondément l’inutilité de cette bataille des opposés. La concentration n’est pas le résultat d’un désir acharné, c’est déjà un état en soi de plénitude, un médiateur entre l’absolu et le relatif.
Lorsque nous nous concentrons pleinement, nous pouvons alors pénétrer dans le royaume de Dhyana (méditation). Dans cet état la concentration s’est intensifiée de manière naturelle, sans aucun effort, nous nous échappons de la bouteille du mental, de l’ego et du monde connu. On dit qu’alors notre conscience a la capacité de connaître dans quelque direction que ce soit !
Cela semble bien mystérieux mais si nous sommes exigeants dans le verbe, la méditation ne débute qu’à ces hauteurs !
Si nous résumons notre propos, la méditation nous enseigne à tourner notre regard vers l’intérieur de soi et à développer une attention pleine et dirigée, progressivement libérée du principe pensant.
Pendant ce rendez-vous intime où nous devenons notre propre sujet d’étude, existe la possibilité d’enquêter sur nous-même, grâce à l’observation directe de soi, de nos pensées même les plus insignifiantes, de la manière dont elles se créent, se maintiennent et disparaissent… et de découvrir une faculté de concentration inconnue jusqu’à lors, libérée de toute forme de conflit intérieur.
Cela n’a rien d’évident, le travail méditatif est particulièrement lent et fastidieux, mais si nous sommes réguliers et persévérants, nous apprendrons à apprécier, puis à aimer ce rendez-vous avec nous-même.
La méditation est à la fois une aventure et aussi une science, une merveilleuse école de connaissance de soi.
Expérimenter une heure de méditation en petit groupe permet de développer cette confiance en soi nécessaire afin de donner l’impulsion à une pratique quotidienne individuelle.
Formation & Bio
Découvre la méditation Zen à l’âge de 20 ans, s’ouvre plus tard à d’autres écoles et met tout simplement en pratique ce qu’il a appris. Professeur d’Arts Martiaux : Karaté-Do, Yi Chuan, Qi Gong.
Certifications
Mercredi 19h-20h
Prévoir d’arriver 10 mn avant le début du cours.
1 mois 20 € (4 séances)